Retour sur les enfants de Don quichotte
La vidéo de Philippe Rota
Le reportage de Canal 32
Le compte-rendu d'Agnès Laurent (L'Est Eclair)
Le texte lu par Valérie
Bonsoir tout le monde
je suis heureuse que nous soyons nombreux ce soir ici, au cinecity. Je remercie les amis qui ont utilisé tous les tam-tam existants pour annoncer la soirée, les jeunes filles qui ont déposé des petits papiers partout, les médias qui ont relayé l'information.
je suis sûr qu'il n'y aura parmi nous aucun Eric Zeymour en solde pour empêcher la parole de circuler, tout simplement parce que nous, nous aurons tous regardé le film "Enfants de Don Quichotte, acte I".
Je suis heureuse aussi d'être accompagnée de gens que j'aime pour accueillir Augustin Legrand. Des gens dont les textes se sont tissés pour ou autour de son travail avec les sans-abris.
Jean-Philippe Blondel nous lira un extrait de son roman "this is not a love song". Son narrateur s'aperçoit un jour que d'avoir ''réussi'', y a pas forcément de quoi être fier. Surtout quand on a coupé les liens, on a quitté les siens sans trop s'en encombrer l'esprit. Ce n'est pas la pauvreté qui est honteuse, mais plutôt l'oubli.
Laurent Dorel a écrit "la valse qu'importe" en revenant d'une visite au campement du canal Saint-Martin. Cette chanson redonne à chaque personne dehors une histoire. Le récit d'une réalité qui change, a changé et doit changer à nouveau.
Je suis heureuse de voir à nouveau le film des Don Quichotte, je le trouve magnifique.
Merci les artistes de nous sortir du cadre social qu'on accepte on ne sait même pas comment ni pourquoi. Merci d'être unis et de nous réunir.
Je ne
sais pas comment se construira l'acte II. Mais j'imagine que chacun
devra à sa façon participer à sa construction. Augustin Legrand
nous montre le chemin d'un retour à la convivialité. Avec les plus
vulnérables d'entre nous, mais aussi avec tous ceux qui le veulent
bien. A nous d'imaginer la suite, chacun avec ses possibilités, ses
désirs et ses passions.
Chaque enfant de Don Quichotte rend la société plus humaine, un peu moins moche à apprendre à nos enfants; Dans 2 heures nous n'aurons plus le même regard sur les gens qui n'habitent pas, ou plutôt qui n'habitent plus quelque part.
Erwan et moi avons demandé à Abrazam d'enregistrer la valse qu'importe.
Nous avons fait du message de Laurent une lettre à envoyer. Les mots, les notes et les images doivent circuler. C'est ce que j'ai envie de faire pour ma part. Retrouver les gens qui sont loin, leur écrire, leur dire, leur offrir. Ma tendresse, ma colère parfois.
En toute convivialité, bonne soirée à tous.
Le texte lu par Erwan
Bonsoir à tous,
Pour ma part, je vais me cantonner aux remerciements d'usage et à quelques informations pratiques.
Merci donc à Augustin d'être avec nous aujourd'hui d'abord, et plus généralement pour la sincérité de son action, merci au cinécity de nous accueillir et d'avoir assuré la logistique, merci à toutes celles et ceux qui ont fait passer l'info, par internet, par emails, par tractage, par leur médias respectifs ou par le simple bouche à oreille.
Merci à Fred Rabi, à Jean-Philippe Blondel, à Fabien Packo, aux membres d'Abrazam avec qui je suis très fier de travailler désormais, et merci tout particulièrement bien sûr à Laurent Dorel, qui, des mois après avoir éveillé une part de ma conscience par la beauté de sa valse notamment, a assuré le succès de cet après-midi avec les jeunes. Et merci bien sûr à Valérie, à vous d'être là évidemment, et à moi-même tant que j'y suis parce que je suis quand même très fier du moment de convivialité que nous vous proposons ce soir.
Sinon, sachez que, dans le cadre de cette soirée avec les enfants de don quichotte, la vente du disque d'Abrazam à envoyer par la poste est organisée à la sortie de la salle. Et sur les 6 euros de chaque disque acheté ce soir, le bout du monde éditions a décidé de reverser directement un euro à l'association d'Augustin Legrand. Donc comme on dit, le plus le mieux.
Je vous souhaite maintenant de belles rencontres avec les protagonistes de votre soirée, qu'ils soient dans la salle ou sur l'écran.
Nota : pour s'aligner sur notre démarche "1 euro reversé par disque vendu", le Cinecity a décidé de reverser également un euro par entrée payante du soir aux enfants de Don Quichotte, soit environ 330 euros.
Le texte lu par Jean-Philippe Blondel
avant les extraits de son roman
Bon, quelques mots de présentation s’imposent. Ma justification pour être là ce soir, c’est que au cœur de ce roman, il y a non pas le problème DES sans-abri mais le problème d’UN sans-abri et la réaction personnelle de ceux qui l’ont entouré à un moment donné.
Le narrateur, Vincent, a 37 ans. Il a quitté la France lorsqu’il avait 27 ans, à une époque où il était considéré par ses proches comme un loser, et où il était en voie de paupérisation, multipliant les petits boulots et partageant un appartement insalubre avec son meilleur ami. A 27 ans, il est tombé amoureux d’une fille de la bourgeoisie britannique qui passait une année en France et il l’a suivie en Grande-Bretagne où, après des débuts difficiles, il a monté une chaîne de restauration rapide dite de qualité (en gros, des sandwiches de luxe) et ce, grâce à l’argent de sa belle-famille. Son affaire marche désormais très bien. Il est de retour en France pour une semaine, chez ses parents, pour la première fois depuis dix ans, et l’extrait que j’ai choisi, dans lequel le nœud du roman prend racine, est le premier repas familial après le retour du fils prodigue.
Je veux tout de suite préciser que le narrateur n’est pas dans ce roman un personnage réellement sympathique et qu’il n’a pas de lien avec l’auteur (ce qui ne veut pas dire que l’auteur soit réellement sympathique non plus).
Je tiens aussi à préciser que ce roman ne parle pas du quotidien des sans-abri, parce que c’est là le rôle d’un documentaire. Il ne donne pas non plus de solutions, il ne fait que poser des questions, et notamment questionner notre bonne ou mauvaise conscience face à ce problème, et quand je dis « notre » bonne ou mauvaise conscience, je veux dire avant tout ma bonne ou mauvaise conscience.
Le disque à envoyer par la poste
ABRAZAM / La valse qu'importe
extrait mp 3 "la valse qu'importe"
LA VALSE Qu'importe
Paroles Laurent Dorel
Musique Laurent Dorel / Philippe Durand / Teddy Moire
C’était peut-être ton ami
Un quidam ou un ennemi
Qu’importe
C’était peut-être un vrai connard
Quand il avait du pouvoir
Un poste
C’était peut-être un vrai flambeur
Qu’avait brûlé jusqu’à son heure
Pour un coeur (un coeur seulement, un coeur salement)
C’est la valse des gens
Déjantés
Au coin de la vie
C’est la valse du temps
Pourri
C’était peut-être un ouvrier
Dégagé sans indemnité
Foutu dehors
C’était peut-être ton voisin
Un artisan , une main
En or
C’ était peut-être un esthète
Boulanger rippeur ou médecin
Honnête
Ou alors c’était cet artiste, un clown
Un masque blanc, des yeux
D’Iris
C’est la valse des gens
Déjantés
Au coin de la vie
C’est la valse du temps
Pourri
C’était peut-être un vieil anar
Un chacal ou un ultra
Libéral
Un juge ou un ex-taulard
Un professeur ou un cracheur
De flammes
C’était peut-être un gamin
Un poète ou un mercenaire
Un marin
Non c’était un tailleur de pierres
Un ange déchu en misère
Assassin
C’est la valse des gens
Déjantés
Au coin de la vie
C’est la valse du temps
Pourri
C’était peut-être ce grand machin
Cette grande gueule, ce malandrin
Voleur de pommes
Un fils de chien un bon père
Un entre mille un froid matin
D’exil
C’était peut-être un gros malin
Un cador ou un bon à rien
C’est un homme
Mais maintenant
Qui le reconnaît
Dans sa gande à malheurs
Son plancher un carton
Une bouche à chaleur
Son plafond c’est la nuit
Et les lumières de Paris
C’est la valse des gens
Déjantés
Maudits d’la vie d’la rue de la vie
C’est la valse du temps
Pourri
C’ était peut-être ton ami
Un quidam ou un ennemi
Qu’importe
(commander le disque sur http://leboutdumonde-editions.com/catalogue1/page1.html)
ou, à Troyes, l'acheter à la FNAC (7.01 euros)
ou
à la librairie Le bout du monde
8 ruelle des chats
(6.00 euros l'unité, 25 € les 5)